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jeudi 16 mai 2024

Dilemme de Détention provisoire et protection de l'intérêt de la société? détention provisoire est-elle un préjugement? acquittement et détention provisoire et réparation du préjudice? détention provisoire prérogative du parquet et de juge d'instruction?




La detention provisoire est l’emprisonnement d’une personne qui n’a pas encore été jugée. L’individu bénéficie donc de la présomption d’innocence.

Le droit à la liberté est un droit fondamental inhérent à la personne, inscrit dans les pactes internationaux de la protection des droits de l'homme et prévu dans la Constitution. Il renferme l’idée de la protection de l'individu contre les arrestations arbitraires et contre la détention illégale.

La détention provisoire relève du pouvoir judiciaire. Selon Jean PRADEL « la détention provisoire est l'incarcération d'un inculpé en maison d'arrêt pendant tout ou partie de l'instruction préparatoire jusqu'au jugement définitif sur le fond de l'affaire ».

Force est de constater que la détention provisoire dépasse le cadre de l'instruction préparatoire même si les principales difficultés se rencontrent en son sein. Dans le même sens, selon Jocelyne Leblois-Happe, « la détention provisoire constitue un moment clé de l'instruction, durant lequel des principes contradictoires doivent être conciliés : respect de la liberté et du principe de la présomption d'innocence et en même temps nécessité de préserver les besoins de l'instruction ».

Comme son nom l'indique, la détention provisoire va entraîner l'incarcération de l'intéressé pendant tout ou partie de l'instruction.

Elle prend fin soit par une décision de mise en liberté, prise d'office par le juge d'instruction, soit parce qu'aucune ordonnance de prolongation n'est intervenue en temps voulu ou parce que la loi a prévu une durée maximum insusceptible de prolongation.

Dans cette conception utilitariste de la détention provisoire, il n'en demeure pas moins qu'elle présente des inconvénients, voire recèle souvent les dangers de l'institution. Il s'agit là d'une mesure grave pour la liberté individuelle, et qui paraît contraire à la présomption d'innocence, l'intéressé subissant l'équivalent d'une peine sérieuse alors qu'il n'a pas encore été jugé.

Elle fait ainsi peser sur la personne poursuivie par le parquet la présomption de culpabilité entraînant sans doute, une augmentation des risques de condamnation et bafoue un principe consacré dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 en vertu duquel, « Tout homme est présumé innocent jusqu'à ce qu'il soit déclaré coupable ». Et, c'est dans le même esprit que Faustin Hélie a pu écrire à ce propos que « la détention préalable inflige un mal réel, une véritable souffrance, à un homme qui non seulement n'est pas réputé coupable, mais qui peut être innocent, et le frappe, sans qu'une réparation ultérieure soit possible, dans sa réputation, dans ses moyens d'existence, dans sa personne ».

Priver une personne seulement soupçonnée d'avoir commis ou d'avoir tenté de commettre une infraction, est une mesure qui se heurte à la liberté individuelle dont chacun est détenteur.

 Ce qui implique que personne ne doit donc être privé de cette liberté que dans les conditions prévues par la loi. En effet, la constitution de 1958 affirme en ses termes que : « Nul ne peut être détenu arbitrairement. L'autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, assure le respect de ce principe dans les conditions prévues par la loi ».

L'autorité judiciaire, garante des libertés, peut-elle concilier les deux concepts : la garantie des libertés et la privation de liberté. A cette problématique, on pourrait ajouter le principe de la présomption d'innocence.

Aussi, d'un point de vu socio professionnel, la détention provisoire engendre l'exclusion : le prévenu placé en prison perd dans la plupart des cas, son emploi, donc ses moyens matériels d'existence, ce qui peut entraîner des conséquences désastreuses pour sa famille.

La personne détenue est parfois sans moyen de défense adéquat même si elle dispose d'un avocat compte tenu de la gravité des faits qui lui sont reprochés. 

Nonobstant son caractère attentatoire à la liberté des personnes, la détention provisoire est un mal nécessaire. L'importance est cependant de veiller à ce que la fonction sécuritaire de la mesure ne prenne le pas sur la liberté individuelle. Le législateur, insiste sur le fait que ce type de privation de liberté ne doit être que bien précisée par les textes. 

Ajouter à cela le grand développement qu’a connu le domaine des droits de l’Homme dans notre pays avec la nécessité de la préservation de ces droits, la protection des libertés individuelles et collectives et l’édification de l’Etat de droit.

L’adoption par le nouveau Code de cette mesure, cherche à trouver des outils aptes à garantir l’application des actes judiciaire sans avoir recours à la détention provisoire, critiquée pour diverses raisons.



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