Droit des sociétés

Notion de société


             L’article 982 du code des obligations et  des contrats dispose que : «  la société est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes mettent en commun leurs biens ou leur travail ou tous les deux à la fois en vue de partager le bénéfice qui pourra en résulter ».
Cet article définit la société comme un contrat servant de cadre juridique à l’exploitation commune de bien et de travail. En plus des règles de droit commun, il obéit aux règles communes à tous les types de sociétés, et aussi aux règles spéciales  relatives à chaque type de société commerciale.

1- Qu’est ce qu’une société au regard de la loi ?

Utilité de la société


Au regard du droit des affaires, le contrat de société permet avant tout aux agents économiques de se doter d’un des plus importants instruments du commerce.
La société sert à dépasser le problème de limite de vie des  chefs d’entreprises et des hommes d’affaires. Elle sert aussi à résoudre le problème de solvabilité et d’efficacité pour exécuter les investissements  les plus couteux et les plus périlleux ; en plus qu’elle permet de limiter le risque juridique.
Effectivement, la société est une structure permettant aux associés de séparer le sort de l’entreprise du leur propre.
L’entreprise peut continuer malgré le décès d’associés, leur interdiction du commerce, ou leur faillite. Par ailleurs, elle permet aux individus de multiplier leurs forces en mettant en commun les possibilités financières et le savoir-faire de chacun.
Enfin, le groupement en société permet de diminuer le risque économique d’entreprise par sa répartition entre plusieurs intervenants, et aussi par la limitation de la responsabilité des associés.
Avec tous ces avantages, la société demeure un instrument pouvant servir à abuser de la confiance des partenaires. L’homme d’affaire sans scrupule peut leurrer les créanciers sur la vérité de leur gage général en utilisant dans sa relation avec eux une société insolvable.
Pour ce genre de situation, la loi  apporte une limite à l’utilité de la société. Celle–ci ne sert plus à limiter la responsabilité de l’associé dirigeant de droit ou de fait en cas d’insuffisance d’actif pour le paiement du passif dans une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire.

2- Qu’est ce que la société au regard des chefs d’entreprises et des hommes d’affaires ?
3- A quoi sert la société en tant qu’instrument commercial ?
4- Quelle est la principale  limite d’utilité de la société ?


Nature de la société

Des auteurs contestent la nature contractuelle de la société en faveur de la notion d’acte collectif ou d’institution.

La thèse d’acte collectif : Les partisans de cette thèse considèrent que la société sert à former un groupe dépassant les individualités qui le composent. Elle consacre une volonté collective pour défendre des intérêts généraux qui sont ceux du groupe. La volonté commune résulte de la convergence des manifestations individuelles de volonté animées par le même but, ayant le même contenu, et rapprochées par le lien qui les rattache de façons différentes selon le cas, à l’institution qu’elles concernent.
La thèse d’institution : Les juristes entendent l’institution de façon générale au sens d’un ensemble de règles de droit organisé autour d’une idée centrale formant un tout systématiquement ordonné et permanent.
D’aucun considèrent que cette idée s’applique parfaitement à la société. En tant que structure économique – entreprise du groupe – la société est effectivement au centre d’un ensemble de règles de droit organisé qui forme un tout systématiquement ordonné et permanent.
L’organisation juridique relative à l’entreprise sociale a atteint un degré tel que la volonté des associés n’a plus guère à jouer qu’un rôle subsidiaire pour déterminer les effets de la société. Ceux-ci sont réglés dans leurs détails par la loi.
Toutefois, la dimension contractuelle de la société ne doit pas être négligée, car  elle seule permet de comprendre certains aspects du droit des sociétés. Elle explique notamment la possibilité faite aux associés d’adapter la structure sociale à la taille de l’entreprise, à ses capacités de financement, à la nature de son activité, et aux conditions de chacun des associés.
Quoi qu’on en dise toutefois, la société demeure un simple contrat au regard de la loi. L’article 982 du DOC le dit expressément sans que les autres dahirs relatifs aux sociétés commerciales ne le contredisent. 

5-         Quelle est la nature de la société au regard du droit ?  

Droit des sociétés

Il n’existe pas de code des sociétés même si l’on parle du droit des sociétés. Celui-ci se compose plutôt des textes du DOC relatifs au contrat de société en plus des lois relatives à la société anonyme et aux autres types de sociétés commerciales.
Le droit des sociétés au Maroc se compose ensemble des articles 982 à 1063 du DOC qui concernent en premier lieu les sociétés civiles ; du Dahir n° 1-96-124 du 14 rabii II 1417 (30 août 1996) portant promulgation de la loi n° 17-95 relative aux sociétés anonymes, et aussi du dahir n° 1-79-49 du 5 chaoual 1417 (13 février 1997) portant promulgation de la loi n° 5-96 sur la société en nom collectif, la société en commandite simple, la société en commandite par actions, la société à responsabilité limité et la société en participation.

Les articles 982 à 1063 font effectivement le droit commun du contrat de société auquel dérogent le dahir du 30 août 1996 et du  13 février 1997 en tant que lois spéciales relatives aux sociétés commerciales.